Stanley Kubrick, muse uchronique de Dreamericana

FC-Dream-BStanley Kubrick, muse uchronique de Dreamericana

Comparatismes en Sorbonne, « La représentation du cinéaste dans le récit littéraire », Marthe Segrestin et Judith Sarfati-Lanter (dir.), n° 8, 2017. URL: http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/pdf_revue/revue8/5_Brean_article.pdf. Consulté le 27 octobre 2017.

Dans Dreamericana (2002), Fabrice Colin fait appel à la figure de Stanley Kubrick pour construire de manière convaincante un roman dans le roman, traitant des rapports entre réalité et fiction. Face à un romancier devenu incapable de créer, Kubrick représente un idéal de simplicité, qui dépasse et réconcilie la dichotomie entre fiction et réalité, au sein de ce qu’il dénomme le « cinéma pararéel ».  Pour Colin, le cinéma sert ainsi à figurer un au-delà de la littérature dans son roman, symbolisant le potentiel d’une écriture performative, qui permet de saisir un monde imaginaire devenu réel parce que fictionnel.

In Dreamericana (2002), Fabrice Colin uses the character of Stanley Kubrick as a tool to convincingly set up a “novel in a novel” dealing with the relationship between reality and fiction. Facing a novelist stricken with literary impotence, Kubrick represents an ideal of simplicity, exceeding and bringing together fiction and reality, thanks to what he calls a “cinéma pararéel” [parareal cinema]. Moviemaking is thus used by Colin to suggest in his novel what lies beyond literature, symbolizing the potential a kind of performative writing may carry, allowing us to grasp an imaginary world that becomes real because it is fictional.

Théories fictionnelles des mondes possibles en science-fiction

« Théories fictionnelles des mondes possibles en science‑fiction »,

Fabula / Les colloques, Voyages imaginaires et récits des autres mondes (XIXe-XXIe siècles), URL : http://www.fabula.org/colloques/document4815.php, page consultée le 27 octobre 2017.

« nous nous pencherons ici sur les stratégies mises en place par les récits pour favoriser l’acceptation des paradoxes entraînés dans les cas où les mondes parallèles ne sont pas une solution, mais bien un problème central. Rendre acceptables, et même vivables, des mondes paradoxaux ; réduire les effets de mise à distance de la fiction engendrés par des ajustements ontologiques parfois considérables, voire irréductibles au moyen de la logique commune ; renforcer la vraisemblance de ces ajustements en cours de lecture : telles sont les fonctions régulatrices des dispositifs textuels que nous allons examiner, afin de saisir ce qui fait la force de ces théories fictionnelles et le système de représentations qui y est associé. »

Tentation divine et humiliation du créateur en science-fiction

« Tentation divine et humiliation du créateur en science-fiction »,

Pop-en-stock, dossier « Frontières et conquêtes », Paul Kawczak et Mathieu Villeneuve (dir.), [En ligne], mis en ligne le 26 août 2017, consulté le 19 octobre 2017. URL : http://popenstock.ca/dossier/article/tentation-divine-et-humiliation-du-cr%C3%A9ateur-en-science-fiction

Cet article est tiré d’une communication donnée lors du Congrès Boréal de mai 2017 à Québec. Il analysé Les Fables de l’Humpur, de Pierre Bordage, Le Jeu du démiurge, de Philippe-Aubert Côté, et La Cité des permutants, de Greg Egan.

Retour sur quelques-uns de mes articles en ligne

J’ai organisé de manière raisonnée ma page « publications ». Cela a été l’occasion de me souvenir que deux de mes articles ont été rendus plus accessibles par une publication en ligne ; un autre a longtemps été inaccessible, mais le site est maintenant de nouveau opérationnel.

Trois articles à redécouvrir :

Romans et récits français, entre nationalisme et cosmopolitisme

Les classiques Garnier m’annoncent la parution prochaine, prévue pour le 31 octobre 2017, de l’ouvrage Romans et récits français, entre nationalisme et cosmopolitisme, sous la direction d’Anne Cadin, Perrine Coudurier, Jessica Desclaux, Marie Gaboriaud et Delphine Pierre.
Cet ouvrage collectif explore les mutations du récit français entre repli identitaire et ouverture à l’autre, de 1880 à nos jours. Il permet de délimiter les contours d’un genre capable simultanément de fédérer une communauté nationale et d’engendrer une communauté littéraire cosmopolite.

Pour en visualiser la présentation complète : Entre nationalisme et cosmopolitisme

J’y signe un article sur « Le roman d’anticipation français : une tradition sans avenir ?« , tiré d’une conférence donnée en 2012.

Présentation succincte :

Avant l’arrivée de la science-fiction américaine en France dans les années 1950, il existe un genre spécifiquement français : celui du roman d’anticipation. Si l’influence de Jules Verne est prégnante au début du siècle, c’est peu à peu celle de Wells qui prévaut, et qui instille des questionnements plus graves. La méfiance à l’égard de la science, le pessimisme, les dangers de l’altérité radicale sont autant de thèmes qui font du roman d’anticipation à la française une exception.

L’émergence du roman d’anticipation scientifique dans l’espace médiatique francophone (1860-1940)- En ligne

Les interventions du colloque « L’émergence du roman d’anticipation scientifique dans l’espace médiatique francophone (1860-1940) », qui s’est tenu à Montréal du 3 au 5 mai 2017 (org. Claire  Barel-Moisan, Jean-François Chassay, Christèle Couleau, Sarah Mombert), sont maintenant en ligne à cette adresse.

Parmi les contributions, il est possible d’écouter mon intervention sur

« La science face à l’opinion publique: le traitement médiatique des figures scientifiques dans les romans de Jacques Spitz »

La publication d’une version éditée des communications est prévue pour 2018.

Parution du n°9 de ReS Futurae

Le n°9 de ReS Futurae vient de paraître, avec un magnifique dossier sur la science-fiction en Asie du Sud-Est (Japon, Chine, Corée du Sud et du Nord), portant sur la littérature, la bande dessinée/manga, le cinéma et le dessin animé, assorti d’un entretien avec deux spécialistes japonaises de la science-fiction ;  avec aussi deux articles remarquables en direct de Science Fiction Studies, sur le cinéma chinois et la science-fiction féminine japonaise ; et, last but not least, un article d’Alice Ray portant sur les traductions de Limbo (Bernard Wolfe), en particulier celle de Patrick Dusoulier pour Ailleurs et Demain, qui montre à quel point l’activité de traduction peut être une entreprise artistique à part entière.

Le travail épique de la science-fiction : les histoires du futur de Laurent Genefort

« Le travail épique de la science-fiction : les histoires du futur de Laurent Genefort » : article paru dans Revue critique de fixxion française contemporaine (n. 14, p. 82-94, juin. 2017), dans le dossier « Époque épique« , dirigé par Dominique Combe et Thomas Conrad.

Lire l’article en pdf ; ou en html.

À partir de la notion de “travail épique” (F. Goyet, Penser sans concept : fonctions de l’épopée guerrière, 2006), cet article postule une parenté fonctionnelle entre épopée et science-fiction, en étudiant en particulier trois romans de Laurent Genefort, Points chauds (2012), Les Vaisseaux d’Omale (2014), et Lum’en (2015). Ces trois romans correspondent à des manières distinctes de donner forme à un problème politique contemporain, avant de le résoudre au terme d’un processus de travail épique science-fictionnel, au moyen de structures polyphoniques, mimant, sinon provoquant, une prise de conscience politique du lecteur.