Activités 2021-juin 2022

Voici un aperçu de mes activités scientifiques depuis janvier 2021

Direction de dossiers de revue

Articles et publications

  • « Faire du présent un monde perdu », Le Bazar imaginaire de Jacques Spitz, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, « Interférences », 2022, p. 167-179.
  • « Héroïsme contrarié et glorieux échecs : Quels personnages pour la littérature blanche contemporaine ?  », dossier « Statut du personnage dans la fiction contemporaine », Frédéric Martin-Achard, Nathalie Piégay et Dominique Rabaté (dir.),Revue critique de fixxion française contemporaine, n°23, décembre 2021, URL : http://journals.openedition.org/fixxion/695. Consulté le 22 avril 2022.
  • « Incarner le lien à la technologie. Dynamiques du personnage dans les romans conjecturaux français », XXI/XX – Reconnaissances littéraires, n° 2, 2021, « L’invention technologique en littérature », p. 53-75.
  • Avec Marie-Hélène Boblet, « Modes de présence et fonction des écrivains en France. Introduction », Elfe XX-XXI, n° 10, dossier « Modes de présence et fonction des écrivains en France. », 2021. URL : http://journals.openedition.org/elfe/4044,  consulté le 18 octobre 2021.
  • « Filiation et novum temporel : le cas d’Interstellar et d’Arrival », dossier « Tendances et évolutions du cinéma de science-fiction », Simon Bréan et Daniel Tron (dir.), ReS Futurae, n° 17, juin 2021. URL : http://journals.openedition.org/resf/8970. Consulté le 29 juin 2021.
  • « Cinéma/Science-fiction : vers un changement de paradigme critique ? », ReS Futurae, « Tendances et évolutions du cinéma de science-fiction », Simon Bréan et Daniel Tron (dir.), n° 17, juin 2021. URL : http://journals.openedition.org/resf/9398. Consulté le 29 juin 2021.
  • (avec Matthieu Letourneux), « Introduction », Belphégor, dossier « Écritures et formats médiatiques », Simon Bréan et Matthieu Letourneux (dir.), n° 2021-1, juin 2021,  URL : http://journals.openedition.org/belphegor/3718. Consulté le 29 juin 2021.
  • « Le reporter face au super-héros : un aventurier de notre temps ? », Presse et bande dessinée. Une aventure sans fin, Alexis Lévrier et Guillaume Pinson (dir.), Paris, Les Impressions Nouvelles, « Réflexions faites », 2021, p. 209-224.
  • « Imposture et ontologie de la fiction réaliste : une lecture science-fictionnelle de Celle que vous croyez (Camille Laurens) », Revue Critique de Fixxion contemporaine, n° 22, dossier « Figures du mensonge et de la mauvaise foi dans le roman contemporain », Maxime Decout et Jochen Mecke (dir.), juin 2021, p. 104-115. URL : http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/article/view/fx22.10. Consulté le 15/06/2021.
  • « L’altérité au prisme de la polytextualité : les artefacts science-fictionnels de Points chauds (Laurent Genefort) », ReS Futurae, dossier « Fictions de mondes possibles : les formes brèves et la science-fiction », Jean Nimis et Yves Iehl (dir.), n°16, 2020, décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/resf/8399. Consulté le 06 janvier 2021.

Colloques et conférences

  • « Présence-absence de personnages littéraires dans la bande dessinée, lors du colloque « Expériences », Troisième Congrès international de la SELF XX-XXI, U. Sorbonne Nouvelle, U. de Nanterre, U. Paris Cité, Sorbonne Université, 15-17 juin 2022.
  • « L’Amazone et la Walkyrie », lors du colloque de lancement de l’ANR CulturIA, Sorbonne Nouvelle et Sorbonne Université, 22 avril 2022.
  • « Super-héros et culture scientifique : le continuum geek des parutions LUG (1975-1985) », lors du colloque « Le magazine de bandes dessinées », Équipe Numapresse, Université Paris Nanterre et Université de Nîmes, 24-25 mars 2022.
  • « Faire vivre l’impossible : fonctions des protagonistes dans les récits de science-fiction », lors du colloque international « Fictions Impossibles », de la Société internationale des recherches sur la Fiction et la Fictionnalité (SIRFF), Chicago University, 1-5 mars 2022.
  • « Vers les deux infinis, et au-delà ! Jeux conceptuels en science-fiction », lors de la journée « Les deux infinis », Séminaire IN2P3 – INSHS, 13 décembre 2021.
  • « La science de Rahan », Utopiales, 29 octobre 2021. URL : https://podcast.ausha.co/les-podcasts-des-utopiales-2021/utopiales-2021-la-science-de-rahan-universite-ephemere-des-utopiales
  • « Une force fragile : ambiguïtés des IA “féminines” contemporaines », lors du colloque international « IA Fiction », Sorbonne Nouvelle, 3-5 juin 2021. Pour écouter ma communication : https://ia-fictions.net/fr/participants/simon-brean.
  • « La science de tous les possibles. Comment la science-fiction éclaire-t-elle le monde ? », table ronde avec Roland Lehoucq, Jean-Sébastien Steyer et Thomas Rozec, Sorbonne Université, 4 mai 2021. URL : https://www.youtube.com/watch?v=N3FXzz0pbzI.
  • « Le Réel, et un peu plus : l’anticipation réaliste selon Michel Houellebecq », lors du colloque international « Houellebecq in Focus », Villanova University (Pennsylvanie), 19-20 mars 2021. Pour écouter ma communication : https://vums-web.villanova.edu/Mediasite/Play/3b2970fecae14f6aa5d8618aa56ebbf51d.

ReS Futurae 17 Tendances et évolutions du cinéma de science-fiction

By Event Horizon Telescope – https://www.eso.org/public/images/eso1907a/

Le n° 17 de ReS Futurae (juin 2021) est consacré à Tendances et évolutions du cinéma de science-fiction. Il comprend un dossier dirigé par Daniel Tron et moi.

J’y signe deux articles :

Pour consulter le sommaire complet :

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Imposture et ontologie de la fiction réaliste : une lecture science-fictionnelle de Celle que vous croyez (Camille Laurens)

Imposture et ontologie de la fiction réaliste : une lecture science-fictionnelle de Celle que vous croyez (Camille Laurens), Revue Critique de Fixxion contemporaine, n° 22, dossier « Figures du mensonge et de la mauvaise foi dans le roman contemporain », Maxime Decout et Jochen Mecke (dir.), juin 2021, p. 104-115. URL : http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/article/view/fx22.10.

Au continuum des littératures documentaires étudiées par Laurent Demanze ou Dominique Viart correspond un pendant fictionnel, pseudo-documentaire, donnant lieu à des objets d’interprétation difficile, comme Celle que vous croyez (2016) de Camille Laurens, récit dans lequel la posture de l’autrice consiste à imposer une sorte de concaténation de réajustements référentiels, où l’autofiction devient pure fiction et où le statut du document se trouve mis en cause : le mensonge se mue en moteur de l’intérêt et de l’action, en s’exhibant et en mettant le lecteur au défi de construire un monde possible où les contradictions de la/des narratrices prendraient sens. Cert article examine la dynamique de l’imposture dans ce roman, en prenant appui sur des catégories importées depuis l’étude de la science-fiction. Emprunter les notions d’artefacts fictionnels (R. Saint-Gelais) et de novum (D. Suvin) permet de décaler la perspective sur ce que construit Camille Laurens : une structure labyrinthique, où le sentiment de vertige ontologique n’aboutit pas à une perte de repères, bien au contraire, puisqu’il nous fait ressentir une réalité banale et pourtant presque insaisissable, cette transparence qui anéantit l’identité des femmes passé un certain âge. À cette transparence, l’autrice oppose une autre forme de validation que le regard masculin, dans les échanges intradiégétiques entre différents personnages féminins, mais aussi du fait du dispositif textuel lui-même. En attirant l’attention sur les conditions de possibilité de l’écriture et de la production de ses artefacts fictionnels, le grand trompe-l’œil du roman de Camille Laurens incite à confronter ses composants pseudo-documentaires entre eux, pour en extraire la figure composite d’une femme invisible, mais lisible, dont l’imposture est la vérité même.

Une force fragile : ambiguïtés des IA « féminines » contemporaines

Dans le cadre du colloque IA Fictions (3-5 juin 2021), organisé par Alexandre Gefen, j’ai fait une communication sur « Une force fragile: ambiguïtés des IA « féminines » contemporaines« . La vidéo peut être vue ici.

Résumé

Dès lors qu’elle est anthropomorphisée dans la fiction, et donc identifiable à un agent spécifique plutôt qu’à une masse de processus invisibles, la représentation de l’Intelligence Artificielle se singularise notamment par des choix d’assignation de genre. La question de l’intelligence et de la conscience croise alors les faisceaux de représentations associés aux pôles féminin et masculin. Dans l’histoire de la science-fiction, les versions masculines de robots et d’ordinateurs autonomes prolongent le plus souvent des variantes du mythe du Golem, ou du complexe de Frankenstein –la créature violente et prédatrice échappant à son créateur –tandis que les versions féminines renvoient à un complexe de Pygmalion, suscitant désir et intrigues amoureuses (qu’on songe à L’Ève future de Barbey d’Aurevilly ou au Metropolis de Fritz Lang). Il n’est pas surprenant de constater que, dans presque toutes les configurations antérieures aux années 1990, le choix du masculin pour caractériser une intelligence artificielle est destiné à connoter soit une sage neutralité, soit une volonté de puissance, tandis que le féminin renvoie à un caractère maternel ou sensuel, et le cas échéant à une émotivité «hystérique».

Il ne s’agira pas tant ici de cartographier l’histoire de cette répartition longtemps impensée, mais plutôt de repérer ce que son évolution lors de la période contemporaine signale comme dynamique apparemment paradoxale: le recours à la figuration ambiguë d’une fragilité masquant ou atténuant une force susceptible d’effrayer, ou du moins de susciter un sentiment d’impuissance chez les humains. Tout se passe comme si le recours au féminin –tout en continuer de jouer des éléments d’attraction et des ressorts de projection empathique usuels –constituait un point d’accès métaphorique à la réflexion sur l’émergence d’une conscience et d’une puissance attribuables à l’IA: «la femme» comme symbole de l’«IA émergente», avec cet avantage de présenter un visage moins inquiétant pour un public humain: emploi stratégique d’une modalité de caractérisation destiné à jouer d’un effet de familiarité pour acclimater le novum–la disruption cognitive introduite en science-fiction.

À cet égard, la question du genre éclaire autant la problématique de l’Intelligence Artificielle, qu’en retour la question de l’IA la problématique du genre, en les associant dans une même démarche de mise en perspective de l’«enpowerment»: comment représenter en fiction, et de là comment penser, l’émergence d’une force à partir d’une apparente faiblesse; et comment la rendre acceptable –aussi bien plausible que valable axiologiquement –aux yeux des lecteurs et spectateurs?

L’objectif principal de cette communication sera d’interroger ce que l’assignation d’un genre féminin aux personnages d’IA fait aux représentations de l’Intelligence Artificielle, à la fois en termes d’amorces narratives et de possibilités de caractérisation, pour déterminer la portée exacte de l’enpowerment que ces fictions proposent. Pour cela, nous procèderons en deux temps, en proposant d’abord l’examen des principaux ressorts employés pour composer des personnages à la fois fragiles et forts dans les fictions contemporaines, puis en suivant le fil singulier de la caractérisation d’une Intelligence Artificielle dans la série des «Futurs Mystères de Paris» de Roland C. Wagner (1996-2006), étude de cas de la trajectoire de Gloria, une «aya» suffragette et anticapitaliste, dont la «féminité» est d’emblée le signe d’une force de revendication politique(dans un cadre en partie humoristique). L’examen suivi de cet exemple servira ainsi de contrepoint pour remettre en perspective les ambiguïtés des traitements actuels de l’IA «féminine».

La science de tous les possibles. Comment la science-fiction éclaire-t-elle le monde ? (4 mai 21)

Table ronde donnée dans le cadre d' »Eclairages« , diffusion des connaissances pour Sorbonne Université.

La table ronde peut être vue ici

Animée par Thomas Rozec, journaliste et animateur du podcast Programme B sur Binge Audio avec :

Le reporter face au super-héros : un aventurier de notre temps ?

« Le reporter face au super-héros : un aventurier de notre temps ? », Presse et bande dessinée. Une aventure sans fin, Alexis Lévrier et Guillaume Pinson (dir.), Paris, Les Impressions Nouvelles, « Réflexions faites », 2021, p. 209-224. (obtenir l’ouvrage)

Clark Kent, chroniqueur privilégié de Superman : faut-il voir dans le choix de l’alter ego du premier super-héros des comics américains le signe que la profession de reporter entretient un lien particulier avec les figures surhumaines qui peuplent les univers de DC Comics et de Marvel ? Superman et Spider-Man sont deux héros iconiques des firmes DC et Marvel : leurs activités de journaliste et de reporter photo sont à la source aussi bien de leurs aventures extraordinaires que d’une grande part de leurs interactions personnelles, en tant qu’alter ego.

Néanmoins, la situation est plus nuancée. Les figures de journalistes font partie d’un continuum de rôles entourant les actions publiques des héros, occupant une place très variable selon le type de récit envisagé. De plus, la manière de les traiter a connu des évolutions notables en près de quatre-vingts ans d’édition : cela va du « meilleur ami » du héros, tel Jimmy Olsen pour Superman, au « meilleur ennemi », en la personne de J. Jonah Jameson, le directeur du Daily Bugle poursuivant Spider-Man de son ire, jusqu’à des personnalités et des récits plus complexes à partir des années 1980.

Nous tâchons de déterminer un faisceau de spécificités qui dessine dans les comics de super-héros une place un peu à part pour la figure du reporter. Celle-ci apparaît comme un instrument privilégié de remise en perspective du rôle des héros et de la portée de leurs actions au sein de la société, en introduisant la possibilité qu’un autre regard soit jeté sur les événements que la simple représentation qui en est faite via le récit dessiné, et en suggérant, voire en formulant, un discours critique sur ce que signifie exactement l’héroïsme dans un monde de super-héros.